Les Français délaissent-ils l’un de leurs joyaux national ?

Les Français délaissent-ils l’un de leurs joyaux national ?

Il se dit que le vin n’a plus le vent en poupe en France. Les volumes de consommation par habitant dégringolent et certains vignobles se retrouvent en surstockage. Quand on observe les chiffres, on pâlit. La dégringolade, à vrai dire concerne plutôt les vins qui ne sont pas à la hauteur, les vins industriels, les vins pas très humains. Les vins de table, les vins qu’on mettrait dans une recette de cuisine, ceux qui donnent mal à la tête, …

En soi, cela ressemble plutôt à un bon signal : pourrait-on se reprocher de boire moins mais mieux ?

En fait, ce qui nous interroge plus, nous génération de quadra-quinquas qui avons connu le monde “d’avant”, c’est que nous avons glissé en 20 ans vers une facilité de comportement :

  • Le croissant pour remplacer le petit déjeuner
  • Un sandwich pour remplacer le déjeuner
  • Un paquet de chips en lieu et place d’un apéritif
  • Un yaourt pour remplacer le dîner
  • le tchat pour la conversation
  • la télé pour les anecdotes et les potins

Le tout que l’on accompagne avec une canette, ou une boisson issu d’une bouteille en plastique bref. La gastronomie française a été mise au placard en même temps qu’elle a été célébrée par le Classement au patrimoine mondial Unesco, sorte de musée de ce que l’on veut justement mettre au placard.

“On se fait un restau gastro de temps en temps”… Certes. En famille ? Non. Avec le bonheur de se mettre aux fourneaux et d’écosser les petits pois ensemble ? NOn. Avec les bonnes odeurs qui viennent nous mettre en appétit ? Non. Avec la possibilité de rire et de chanter ? Non. Et vous, vous les digérez correctement vos restaus ?…

Bref. On boit mieux, mais on mange affreusement MAL. L’habitude de se mettre à table disparait, celle de se rassembler entre proches, aussi. Celle de se transmettre la culture à travers les recettes aussi. Et celle d’ouvrir et de partager une bonne bouteille… AUSSI.

Sans s’en rendre compte. Sans se rendre compte que le vin, c’est un produit local qui a tenu des générations de vignerons, de transmission en transmission. Sans se rendre compte que les plats traditionnels contiennent pile la magie d’une alimentation équilibrée et respectueuse de notre écosystème, sans se rendre compte que le bonheur de manger ensemble rééquilibre les émotions et le métabolisme, et enfin, sans se rendre compte que la transmission entre génération, c’était notre dernière richesse, et qu’elle ne coûtait rien.

Notre joyau national, c’est le vin que les étrangers s’arrachent, mais c’est aussi la douceur de vivre, l’âme des bonnes choses. Anima Vinum se mobilise pour qu’il ne tombe pas de la couronne !