Le point sur les vendanges 2021

Le point sur les vendanges 2021

En avant les vendanges !

25 septembre – En Bourgogne, les départs ont eu lieu ! L’année aura été compliquée jusqu’au bout avec un très fort taux d’humidité. Heureusement, les 10 derniers jours sont ensoleillés, gonflant les taux de sucre dans les baies.

19 septembre – Les vignerons redoutent la pourriture grise. Les pluies ont pour le moment dilué les taux d’acidité, mais aussi les taux de sucres. Les maturités sont très hétérogènes et chamboulent l’ordre habituel des vendanges, un exercice stratégique compliqué pour les domaines.

L’année 2021 aura éprouvé les vignerons sans relâche. En Bourgogne, le moral ne baisse pourtant pas, preuve que les artisans, en connexion avec la nature, savent faire preuve d’une remarquable résilience. Ils iront chercher jusqu’aux derniers raisins pour tirer le jus de la treille comme ils le font année après année, quoi qu’il arrive. La preuve.

  • Les Maturités :  Pour l’instant, un “raisin déséquilibré

2 septembre – Deux semaines avant les vendanges (selon les dates de récoltes qui débutent entre le 16 septembre et le 24 septembre pour les vignerons avec qui nous collaborons), les maturités ne sont pas encore au bout.

Les vignes avaient soif ! Elles ont bénéficié d’une pluie d’orage suivie du retour du beau temps susceptible de débloquer les maturités. Les grappes bénéficient d’un coup de main rééquilibrant les baies et encourageant la qualité du millésime. Les 15 derniers jours avant vendanges sont décisifs ! Les jours à venir sont prévus relativement humides, les vignerons surveillent de très près une éventuelle explosion des attaques de pourriture sur grappe. Le moment de vendange sera donc décisif. Le défi ? Aller chercher le plus de maturités sans attendre trop afin que les baies soient toujours dans un état sanitaire optimal.

Les rouges sont plus avancés que les blancs – qui en Bourgogne n’ont pas encore achevé leur véraison sur4/5e des parcelle. (Source Bivb). Les taux d’acide maliques sont élevés, témoignant d’une maturité à la traine, tandis que les acides tartriques – plus stables dans le temps – sont bas.

Ces maturités faibles – provoquant des vendanges particulièrement tardives – sont la conséquence de deux phénomènes. La première est une maturation lente tout au long de la saison due à un faible taux d’ensoleillement cet été (voir notre article « De l’eau et des glaçons : le redoutable cocktail 2021 »). L’été a été froid et très humide – si cela vous avait échappé.

La seconde est un blocage des maturités en fin de saison – en ce moment même – dû cette fois au stress hydrique. En effet, le vent en continu a asséché rapidement les réserves en eau de la vigne. Il semble que ces réserves faites tout au long de l’été aient été très superficielles et il s’avère qu’elles ne sont pas durables. On voit déjà les feuilles les plus basses jaunir.

En cause, le vent donc mais aussi probablement le mode cultural qui ne privilégie pas l’humisation des sols. Des sols trop pauvres en surface ne retiennent plus les eaux. Une problématique d’avenir à portée aujourd’hui universelle.

  • État sanitaire des vignes :

Cette année, un des postes stratégiques sera … à la table de tri ! Pour 2021, l’état sanitaire des grappes est loin d’être au niveau des derniers millésimes 2015, 2018, 2019 et 2020 qui étaient parfois exceptionnels voire parfaits. Là, les choses se compliquent avec des grappes aux maturités très hétérogènes, des grappes très attaquées aussi par l’oïdium et le mildiou. Et donc attention aux vendanges mécaniques qui pourraient intégrer dans les cuves des baies abîmées promptes à émettre des notes malvenues dans les vins rouges notamment. (Lire ici notre article : « Vendanges machines ou vendanges manuelles ? »)

  • Stratégie de vendanges :

Un vigneron bien connu de notre village, Meursault, nous disait récemment qu’il lui serait extrêmement difficile cette année de raisonner son planning de vendanges. Entre ses parcelles plus ou moins mûres, il pouvait y avoir une semaine et demie voire deux d’écart. S’il voulait bien faire, il devrait vendanger une journée par ci, attendre deux jours puis vendanger une journée par là.. Un vrai casse-tête pour un employeur qui embauche toute une équipe de saisonniers pendant une semaine.

Il s’agit d’une situation partagée par la plupart des vignerons, qui s’inquiètent également de la difficulté – devenue régulière – de trouver des vendangeurs année après année. Sans compter le fort taux de démission en cours de récolte après quelques jours de coupe dans des conditions difficiles. (Mais pour mettre en bonnes conditions sportives son équipe, https://www.animavinum.fr/blog/2020/08/18/les-vendanges-vues-par-un-coach-sportif/lire notre article ici « Les vendanges vues par un coach sportif »)